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Une course pas comme les autres : Les Foulées de la Soie au Laos

28 Avr, 2014 (Lun)
Credit : SDPO

Pouvez-vous expliquer la philosophie SDPO?

Il y a maintenant 20 ans, après avoir participé aux grandes épreuves de l’époque (Paris-Gao-Dakar, Chicago-Los Angeles, La Trans Atlas, le Colorado, etc.. ), j’ai décidé d’associer le Sport et la Culture. C’était un nouveau concept pour l’époque et aucune épreuve à travers le monde ne le proposait ! Arrêter de courir bêtement et profiter des pays traversés… C’est ça ma philosophie, profiter le la vie tout en faisant du sport.

Vous étiez coureur passionné et maintenant directeur de course. Est-ce que cette transition vous a permis de mieux comprendre les besoins des coureurs ?

J’ai aussi la chance d’être entraineur, je connais donc parfaitement les besoins des coureurs et je suis à leur écoute. La course s’est améliorée d’année en année et le summum a été atteint sur les étapes en Chine. Aucune course au monde n’a pu faire mieux que nos courses en Chine. Il faut dire aussi que nos amis chinois mettent les moyens. Depuis, dans les autres pays traversés, cela reste féérique mais avec moins d’intensité.

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Qu’est-ce qui a motivé le choix du Laos comme destination ?

Pourquoi le Laos ? Le Laos n’est t-il pas le pays de la douceur de vivre, du sourire de ses habitants, du silence, de le spiritualité et des saveurs. Soit tous les ingrédients réunis pour faire une belle course.

A quoi les participants de cette édition s’attendent-ils ? Côté sport/aventure/culture ?

Les Foulées de la Soie, c’est un tout et notre concept d’associer le Sport et la Culture ne peut que plaire aux participants. Dans cette question, on peut lier le Sport et l’Aventure car toutes nos étapes vont à la rencontre des minorités et on essaie d’éviter les endroits touristiques. Le fait de se retrouver, seul, au fin fond de la forêt tropicale, ou dans des villages qui n’ont jamais vu un étranger est en soit une Aventure. Coté Culture, aller au devant des minorités, voir la manière dont ils vivent fait partie de notre programme culturel. Ensuite, il y a la visite des Temples, des monuments qui sillonnent le pays, la traversée du Mékong, etc…

Vous avez une équipe bien soudée et professionnelle qui vous suit depuis de nombreuses années. Comment se prépare-t-on à ce genre d’épreuve ?

Il n’y a rien de compliqué à mes yeux. En premier lieu, il faut choisir la destination qui pourra plaire aux participants. Pour cela, je fais un petit sondage auprès des anciens participants. Ensuite, il faut étudier la carte géopolitique du pays sélectionné. On ne peut en effet organiser un événement comme les Foulées de la Soie dans un pays instable et soumis aux attentats. Ensuite, il faut penser à tout et même à l’impensable. Mon passé d’athlète et mon ancien boulot d’Inspecteur dans la division Hélicoptère d’Airbus (en retraite depuis) m’aide dans cette anticipation.

Credit : SDPO

Quel va être le climat au Laos et comment faut-il le gérer ?

Il va faire très très chaud et il y aura beaucoup d’humidité. Il faudra donc boire pour éviter la déshydratation et respecter ses allures de courses pour éviter le surcroit d’énergie. Cela fait parti de l’intelligence de course ; Savoir gérer et durer sur toute la longueur de la course car les étapes s’enchainent tous les jours.

Vous soutenez aussi des œuvres caritatives. Pouvez-vous en dire plus ?

Depuis mon plus jeune âge, j’ai toujours aidé les autres, cela fait parti de ma personnalité. Sur mes courses, j’aide les minorités des pays traversés comme les tibétains en Chine en participant financièrement à la reconstruction des temples détruits par la révolution. Les plus hautes instances lamaïstes m’ont d’ailleurs donné l’autorisation de courir sur le chemin des prières tibétains. Au Sri–Lanka, SDPO avec l’aide de la communauté des coureurs a investit 65 000 euros dans la reconstruction du pays. En France, nous sommes donateurs de Monsieur Nez Rouge, une association qui se bat au quotidien pour aider les enfants malades. D’ailleurs, sur toutes nos courses, nous avons un podium Monsieur Nez Rouge.

Credit : SDPO

En 2015 vous avez opté pour l’Indonésie ! On n’est plus sur le Route de la Soie. Pourquoi cette destination ?

L’Indonésie fut un carrefour maritime qui a favorisé les liens commerciaux étroits qui existent entre les îles, l’Inde et la Chine. Et cette route maritime a fait partie d’une des nombreuses voies de la Route de la Soie et sera sans aucun doute une bonne destination pour fêter la 20ème édition des FDS.

Quel sera le parcours en Indonésie ?

Le parcours en Indonésie sera entièrement effectué sur l’Ile de Java. Java est une des îles les plus passionnantes d’Indonésie. Une nature exceptionnelle et luxuriante, des paysages volcaniques, pour un parcours hors du commun. Jogyakarta, Borodur, Jombo, Bromo, Jien, Ketabang, Harbourg, Ubud seront nos terrains de jeux.

Quand est-ce que vous avez prévu d’effectuer le repérage et comment cela s’organise-t-il ?

J’ai pour habitude d’effectuer mes repérages dans les mêmes conditions et les mêmes dates que la course. Pour le repérage, je travaille en amont en me documentant sur le pays. Je cherche aussi dans mon entourage les personnes qui sont déjà allées sur place et ensuite, j’établis un parcours. Mon partenaire voyagiste m’aide aussi à trouver les bons correspondants sur place. Cela me fait gagner un temps énorme et me facilite le travail pour obtenir toutes les autorisations nécessaires à la création de l’épreuve.

Credit : SDPO

Quel profil de coureur est attiré par les courses SDPO ?

Tous les profils de coureurs sont attirés par ces courseq et il n’est pas rare de trouver des participants ayant effectués le Marathon des Sables, qui est pourtant à l’opposé de notre concept. Nos courses ne sont pas toujours faciles à appréhender car sans connaitre l’épreuve, le premier réflexe du coureur est de comptabiliser le kilométrage. Et pourtant faire 15km sous une énorme chaleur avec 70% d’humidité est bien plus dur que de courir un 20 ou 30km à 18°C en Europe. J’ai vu des coureurs mettre 3h30 pour effectuer une étape de 13km au Vietnam. La beauté d’une course ne devrait pas se limiter au kilométrage mais à la beauté du parcours que l’organisateur propose.

Ils sont nombreux à venir en couple ou à venir accompagnés. Pourquoi ?

Notre course se vit bien souvent à deux et nous avons en moyenne entre 40 et 50% de femmes, chose assez exceptionnelle sur une course mixte. Il est même arrivé une année d’avoir 55% de femmes, à croire qu’une femme, cela ne coure pas bêtement ! L’association du Sport et de la Culture y est pour beaucoup.

Credit : SDPO

Vous vous adressez aussi aux marcheurs ? Comment cela s’organise-t-il ?

Chez SDPO, on n’accepte pas les accompagnateurs. Pour cela, nous avons proposé, il y a maintenant 20 ans une catégorie marche mais ces derniers font moitié moins de kilomètres de manière à ce que toutes les catégories (course et marche) se retrouvent dans le même événement. Pour cela, je coupe la partie la moins intéressante pour les marcheurs. Les marcheurs sont ensuite emmenés sur leur point de départ, avec des véhicules appropriés, en empruntant le parcours des coureurs et les départs sont ensuite synchronisés. Je pense que comme notre concept, SDPO a été précurseur en introduisant les marcheurs dans les raids et les courses. Malheureusement, nous n’avons aucun professionnel de la communication dans notre staff et personne ne le sait.

Vous avez un système de classement assez particulier. Comment cela fonctionne-t-il ?

Il y a comme sur le Tour de France des maillots de couleur. Jaune et Orange pour le classement général homme et femme. Le maillot Rouge pour le meilleur Grimpeur, le maillot Vert pour le meilleur Sprinter. On n’oublie pas les marcheurs car eux aussi ont leur propre maillot de couleur. Le Bleu pour les hommes et Rose pour les femmes. Je tiens à ajouter qu’en 2010, une femme fut première au classement scratch, sur une de nos épreuves. Voir une femme avec le maillot Jaune, devant les hommes m’a fait énormément plaisir d’autant plus que c’était une athlète que j’entrainais.

Un témoignage de coureur/coureuse qui vous a marqué ?

Il y en a eu plusieurs mais un a retenu mon attention, celui de Michèle Geney (coureuse) qui m’a dit avec une certaine émotion dans la voix ; « Je me rappellerai de cet instant toute ma vie… J’attends ce moment depuis 10 ans, toutes ces années à rêver en lisant et relisant les nombreux reportages sur cette course mythique. Aujourd’hui, je suis heureuse car j’ai concrétisé mon rêve ».

Comment peut-on suivre en direct l’épreuve au Laos ?

C’est très simple. Tous les soirs, à chaque arrivée d’étapes, nous mettons en ligne le reportage de l’étape et les photos du jour.

Trois mots pour vendre vos prochaines courses.

S’il fallait résumer en trois mots, je dirais effort, plaisir et curiosité !

Credit : SDPO

Interview de Jean-Claude Le Cornec. Propos recueillis par Niandi Carmont.

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